Faire passer la consultation des généralistes à 23 euros n’apportera aucune réponse satisfaisante aux praticiens et les  problèmes actuels des rapports usagers / médecin resteront identiques. Trop faible pour inciter les étudiants actuels à choisir cette nouvelle spécialité et le conventionnement en secteur 1, trop faible également pour les praticiens aujourd’hui en secteur 1 et qui changent, pour un secteur 2 plus rentable. Cette augmentation ne changera rien aux besoins à combler : déserts médicaux qui s’installent, besoin de vrais généralistes référents, conventionnés sans dépassement d’honoraires (secteur 1), promouvant la prévention des maladies, prenant en charge les usagers, les orientant si nécessaire vers des spécialistes, coordonnant les différents soins, tenant leur dossier médical et servant d’interprète si nécessaire.

Pour la CLCV,  la médecine doit respecter des impératifs de qualité, d’égalité et de répartition harmonieuse sur tout le territoire. Les droits impliquant des devoirs, le médecin généraliste, réellement reconnu comme un spécialiste, devrait désormais s’acquitter des tâches de l’ancien "médecin de famille", et revenir au rôle du médecin référent disparu sans même avoir eu le temps de prouver sa pertinence. En parallèle, force est de constater que de plus en plus de territoires connaissent des pénuries de médecins généralistes.

Pour la CLCV, la question des revenus des médecins doit donner lieu à un accord gagnant-gagnant avec la société et dépendre de leurs engagements à répondre à ses besoins. Par habitant, la France dispose d’un nombre de médecins dans la moyenne européenne. La question est donc plus celle des choix d’installation, du type de conventionnement et des spécialités choisis que la simple question du nombre de praticiens et des seuls honoraires.