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Tag - eau

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jeudi, 3 novembre 2011

Agences de l’eau ponctionnées : Ce sont les consommateurs qui trinquent

L'Assemblée nationale a commencé l'examen du projet de loi de finances pour 2012 (PLF n° 3775). L’une des nouvelles mesures proposées par le gouvernement pour réussir à combler le déficit et la dette consiste à ponctionner certains organismes publics. Les agences de l’eau font partie des organismes désignés pour participer à cet effort. Créées en 1964, les 6 agences de l’eau ont pour objet la mise en œuvre des dispositions des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (gestion équilibrée et économe de la ressource en eau et des milieux aquatiques, alimentation en eau potable, régulation des crues…). Aujourd’hui, les agences de l’eau sont financées aux deux tiers par les consommateurs (redevances prévues par la loi LEMA du 30 décembre 2006 “prélèvements” et “pollutions”, affichées sur votre facture).

La ponction envisagée permettrait à l’Etat de récupérer, selon certaines sources, 55 millions d’euros. Sur ce point, la CLCV s’interroge : Comment le gouvernement peut-il compter atteindre les objectifs qu’il s’est fixé en matière de politique de l’eau s’il commence à ponctionner la structure qui est censée la mettre en œuvre ? On rappellera que nous sommes loin des objectifs fixés par les textes européens et la loi Grenelle 1 à savoir « atteindre deux tiers des masses d’eau en bon état dès 2015 ».

La CLCV s’interroge également sur la légitimité de la démarche : les consommateurs sont depuis ces dernières années de plus en plus sollicités financièrement à travers leur facture d’eau (ex. nouvelles redevances misent en place pour assurer le contrôle de l’assainissement non collectif). Comment justifier leur effort si celui-ci n’est pas destiné à améliorer la gestion de l’eau ?

Peut-on ainsi détourner l’argent versé par les consommateurs sous forme de taxes et redevances affectées à la protection de la ressource en eau pour le réinjecter dans le budget global de l’Etat? Cela signifie-t-il que les consommateurs payent des taxes trop lourdes dont une partie peut être réaffectée au budget de l’Etat sans préjudice pour la mission des agences ? Ou devront-ils s’acquitter de redevances encore plus lourdes dans un second temps?

Pour la CLCV, les excédents du budget des Agences de l’eau, s’ils existent, doivent être utilisés pour financer la modernisation des installations d’eau et des équipements vétustes des particuliers et des parties communes des immeubles, la mise en conformité des installations d’assainissement non collectif lorsque celle-ci est indispensable en cas de risque avéré pour l’environnement et pour la santé et pour permettre la diminution des redevances d’ANC.

Si nous comprenons les contraintes budgétaires, nous demandons que le principe «  l’eau paye l’eau », soit appliqué. Les solutions doivent être équitables dans le respect des engagements du Grenelle de l’environnement.

lundi, 25 juillet 2011

Prix de l’eau : la structure tarifaire peut pénaliser les petits consommateurs

Le prix de l’eau en France est généralement exprimé en m3 pour une consommation annuelle de 120 m3. Sur cette base, le prix moyen constaté serait d’un peu plus de 3 € du m3. Ce chiffre masque d’ores et déjà de grandes disparités suivant les communes. Mais les écarts s’accentuent encore lorsqu’il existe un abonnement (part fixe de la facture), et ce au détriment des petits consommateurs d’eau.

 

La CLCV a réalisé une enquête sur les impacts de la structure tarifaire dans 52 services d’eau et d’assainissement (en PJ). Un abonnement doit être payé par les usagers dans la quasi-totalité des services étudiés, alors que le recours à celui-ci est facultatif. La CLCV a alors calculé pour chaque service le coût du m3 d’eau pour une consommation annuelle de 50, 80, 120 et 200 m3. Plus la consommation diminue et plus le prix du m3 augmente, pouvant dépasser allègrement les 6 € !

 

La part fixe apparaît ainsi pénalisante pour les petits consommateurs, que ce soient des personnes seules ou des foyers qui répondent positivement aux messages de maîtrise de leur consommation.

 

Par ailleurs, un certain nombre de frais annexes ne sont pas pris en compte dans les statistiques du prix de l’eau, et notamment les coûts de raccordement et les frais d’ouverture et de fermeture du compteur.

 

Rappelons que le droit à l’eau est affirmé clairement dans l’article premier de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 : « l’usage de l’eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d’accéder à l’eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous ».

 

C’est pourquoi, la CLCV demande:

 

-       Une transparence complète sur les coûts et le prix de l’eau et de l’assainissement dans chaque service et la généralisation des commissions consultatives des usagers dans tous les services ;

-       La mention du droit à l’eau dans tous les règlements de service ;

-       La suppression de la part fixe ou sa stricte limitation au coût de location du compteur ;

-       La mise en place d’une tarification progressive et équitable, prévue par la loi depuis le 1er janvier 2011, pour les différentes catégories de ménages (de la personne seule aux familles nombreuses) ;

-       Une allocation eau versée avec les aides au logement (intégrée dans un dispositif préventif de solvabilisation permettant l’accès aux services essentiels : eau, électricité, gaz, téléphone, internet,…) ;

-       Une obligation pour les communes de mettre à disposition du grand public des fontaines d’eau potable gratuite ;

-       L’interdiction totale des coupures d’eau ;

-       Le financement de la modernisation des réseaux et équipements des ménages par les Agences de l’eau.