L’accord intervenu la semaine dernière entre l’assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux sera certainement profitable pour le porte-monnaie des généralistes, peut-être même pour les finances de la Sécurité sociale, mais pour les usagers de la santé, que représente la CLCV, rien n’est moins sûr ! Une fois encore, ils n’ont à aucun moment été partie prenante d’une négociation dont ils sont pourtant l’enjeu principal.

Cesser de ne payer les praticiens qu’à l’acte et les récompenser pour leurs efforts en matière de prévention (dépistage de cancers, vaccination contre la grippe…), rôle qu’il devrait déjà accomplir par simple déontologie, nous semble bien étrange. A notre avis, il s’agit là du travail normal d’un médecin généraliste. Prescrire systématiquement des génériques devrait également être entré dans les habitudes des médecins depuis longtemps, de même que de ne pas ordonner inutilement des examens.

Pour la CLCV, la bonne tenue du dossier médical personnalisé vaut peut-être cette prime, puisqu’il devrait profiter pleinement à l’usager.

Les derniers volontaires pour le secteur 1 risquent, eux, de passer dans le futur secteur optionnel à honoraires plus ou moins libres, encore en attente de validation par les médecins. Et ce, avec la bénédiction de la Sécurité sociale, une augmentation des cotisations des mutuelles santé et toujours un transfert de dépense vers l’usager !

Nous regrettons que l’accord passé la semaine dernière ne mentionne aucunement le besoin d’une autre relation entre l’usager et son médecin : consultation plus longue, prise en compte de l’environnement de chacun, écoute et partage, etc. Toutes améliorations qui bénéficieraient réellement à des usagers considérés enfin comme adultes, capables, et associés à la prise en charge de leur santé.

C’est en travaillant à de nouveaux rapports malade-praticien que l’on avancera réellement dans la voie d’une efficience du système de santé, profitable à tous. Et pour ça, il est grand temps de faire entrer les associations d’usagers dans le jeu.