L’impact de l’augmentation des prix du pétrole ne se limite pas aux seuls carburants, il est au moins aussi fort pour le fioul et le gaz. Alors que les consommateurs vont devoir remplir leur cuve pour l’hiver à venir, rien ne semble ici prévu par les pouvoirs publics.

Rappelons que la prime à la cuve qui permettait d’aider les ménages les plus modestes à accéder à cette énergie a été supprimée en 2008, au motif que le prix du fioul avait fortement diminué sous l’impact de la baisse, à l’époque, du prix du pétrole. La situation a depuis bien changé et les motifs qui avaient justifié la disparition de cette prime n’existent plus puisque les prix du fioul ont dépassé les niveaux atteints avant 2008, et ont doublé en moyenne annuelle depuis 2008.

Par ailleurs, le gaz propane et les réseaux de chaleur sont trop souvent oubliés. Or, le montant des abonnements aux réseaux de chaleur dont une partie fonctionne au fioul ou au gaz, peut représenter plus de la moitié de la facture, et souvent les contrats de fourniture sont basés sur des puissances souscrites surévaluées par rapport aux besoins. Concernant le gaz propane dont les prix ont suivi ceux du gaz naturel, il faut rajouter la location de la cuve qui est de l’ordre de 400 € par an avec bien souvent des conditions de changement de fournisseur dissuasives.

5 millions de ménages sont concernés par le fioul, plus de 4 millions de ménages sont raccordés à un réseau de chaleur. Concernant ces derniers, la loi prévoit d’en doubler le nombre, et des centaines de milliers ont fait le choix du gaz propane plus propre que le fioul. Or, ces sources d’énergies ne disposent pas, contrairement à l’électricité et au gaz naturel, de dispositif d’aide ou de tarification sociale en facilitant l’accès aux ménages les plus modestes. Il nous semble qu’il existe ici une certaine inégalité à réparer.

Face à cette situation, la CLCV demande que des mesures soient prises pour les consommateurs de fioul au même titre que pour les consommations de gaz ou d’électricité et une réforme des conditions d’accès et abonnements à ces différentes sources d’énergies.

Enfin, en ce qui concerne le chauffage collectif, il faut tenir compte d’une réalité souvent complexe. En effet, face au coût du chauffage, un certain nombre de résidents ne font pas fonctionner leurs radiateurs et se sont équipés d’appareils individuels au gaz butane ou au pétrole pour s’assurer un minimum de chauffage, ce qui n’apparait pas dans les statistiques.