GDF Suez demande une nouvelle augmentation des tarifs du gaz au 1er juillet à laquelle pourrait s’ajouter une hausse rétroactive si l’arrêté de gel des prix sur la période d’octobre à décembre 2011 est annulé. La hausse pourrait ainsi atteindre 10 %, soit environ 125 € par an pour 8 millions de ménages se chauffant au gaz.

La récente évolution de la formule d’indexation des prix du gaz  pour mieux tenir compte de la réalité des coûts d’approvisionnement de GDF rappelle, s’il le fallait, combien la pertinence économique de l’évolution des prix du gaz fait débat. Sur cette question, on assiste depuis fin 2011 à un accroissement de la déconnexion entre les prix du gaz et du pétrole sur les marchés, sans que cette baisse relative des prix du gaz sur les marchés ne profite aux consommateurs (analyses et graphiques sur www.clcv.org).  C’est pourquoi, nous souhaitons que la nouvelle ministre en charge de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie apporte la transparence nécessaire sur ce dossier en faisant réaliser un audit sur la réalité des coûts d’approvisionnement de GDF-Suez, dont les données et conclusions seraient accessibles aux représentants des consommateurs.

Les nouvelles hausses envisagées pour le gaz mais aussi l’électricité en juillet, posent la question centrale de l’accès à un service essentiel comme l’énergie pour l’ensemble des consommateurs. Les données du problème sont simples. On évalue aujourd’hui à 3,8 millions le nombre de ménages en situation de précarité énergétique dans notre pays. Par ailleurs, tout le monde s’accorde à reconnaître que les prix des énergies continueront de croître, ce qui ne devrait pas être le cas des revenus des consommateurs. Dès lors et automatiquement, le nombre de ménages en précarité énergétique va augmenter fortement et rapidement. Soit nous acceptons cette situation, soit ce n’est pas le cas et alors nous devons dès maintenant travailler à de nouveaux dispositifs d’accès.

 Pour répondre à cette urgence, nous demandons l’ouverture au plus vite d’une négociation entre les représentants des professionnels du secteur et des consommateurs, sous l’égide des pouvoirs publics, pour déterminer les modalités qui devraient être mises en œuvre pour prévenir la montée de la précarité énergétique.

Les pistes de réflexion existent et peuvent passer notamment par une réforme des tarifications (suppression des parts fixes, introduction d’une part de progressivité,  remise à plat des taxes et contributions…), la mise en place d’un dispositif de solvabilisation générale, et  par des actions sur les causes avec une politique ambitieuse pour financer les investissements d’économies d’énergie nécessaires chez de nombreux particuliers.

Les solutions existent, mais la volonté tarde !