Dans l’affaire « Mediator », Servier essuie aujourd’hui un sérieux revers : la chambre criminelle de la Cour de cassation vient en effet de rejeter la requête du laboratoire qui demandait le dessaisissement du tribunal de Nanterre au profit de celui de Paris.

Il s’agit d’une décision majeure pour la CLCV et les victimes car elle vient conforter la perspective d’un procès dès le mois de mai 2012. La procédure de Nanterre, dans laquelle 300 personnes ont rejoint la CLCV, peut se poursuivre indépendamment des instructions menées à Paris qui risquent d’être particulièrement longues.

Rappelons que dans nombre de scandales de santé publique, comme l’hormone de croissance ou le sang contaminé, les instructions se sont enlisées pendant près d’une décennie. C’est pour éviter un tel scenario, épuisant pour des personnes ayant déjà subi un sévère préjudice, que nous avons privilégié une citation directe pour tromperie aggravée devant le Tribunal de Nanterre, procédure a priori plus rapide.

Dès le mois de janvier 2011, l’enquête officielle de l’Inspection générale des affaires sociales détaillait comment Servier a sciemment entretenu l’opacité sur les caractéristiques du Mediator pendant des années avec les conséquences que l’on sait. Depuis, les témoignages et les éléments à charge se sont multipliés et la CLCV souhaite que ces faits puissent être jugés au plus tôt.

S’il ne fait pas de doute que Servier continuera à faire feu de tout bois pour retarder la procédure que nous avons engagée, il n’est pas moins certain que la CLCV est déterminée à faire face et à mener à bien l’action collective qu’elle a engagée à Nanterre.