En 2012, la programmation pluriannuelle des investissements en matière énergétique sera actualisée. Dans ce cadre, le ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, Eric Besson, a souhaité consulter les acteurs dans le cadre d’une commission pluraliste. La CLCV siège au sein de cette dernière et y représente l’intérêt des consommateurs.

Ces dernières années, l’énergie est devenue un sujet particulièrement sensible, tant sur le plan du pouvoir d’achat - avec le renchérissement lié à la raréfaction programmée des énergies fossiles -, que les plans environnementaux, sanitaires et sociétaux, avec la question liée au nucléaire, au rôle des énergies renouvelables, etc. Aujourd’hui, nous sommes manifestement à un moment stratégique où des choix s’imposent pour préparer notre modèle énergétique de l’après-pétrole. Car les délais entre le temps des décisions et celui des réalisations seront longs.

Un tel choix de société, dont les conséquences seront particulièrement importantes pour les consommateurs, exige selon nous d’organiser un débat national décentralisé au plus près des consommateurs, usagers et citoyens, sur la base des nombreux scenarii énergétiques chiffrés. En effet, ce débat a trop longtemps été « capté » durant de longues années par certains corps d’experts.

La CLCV avance pour sa part  de nombreuses propositions sur notre modèle énergétique (document joint) et notamment :
- inverser les logiques économiques pour partir de la demande réelle d’énergies des consommateurs et non d’une offre devant être vendue. Ainsi redéfinie, la logique devra intégrer des objectifs de développement durable, la nécessité de doter les consommateurs de véritables outils de maîtrise de leur consommation ;

- préparer l’après énergies fossiles en développant les énergies de demain. Pour ce faire, il sera nécessaire de créer les conditions économiques et fiscales de leur développement ;

- mettre la priorité sur les économies d’énergie tant pour les consommateurs (compteurs réellement intelligents, factures explicites, sensibilisation des consommateurs, etc.) que pour les industriels, les  collectivités territoriales et l’administration de l’Etat, les établissements publics ;

- garantir l’accès économique pour tous les consommateurs aux services essentiels dont font partie les énergies, par un retour au droit commun et l’abandon de la logique d’assistanat ;

- arrêter les centrales nucléaires les plus anciennes présentant des risques potentiels ou effectifs non acceptables et réduire progressivement la part du nucléaire dans notre bouquet énergétique, en augmentant l’efficacité énergétique et la part des énergies renouvelables (ENR), ce qui implique aussi de ne pas construire de nouvelles centrales ;

- sortir de la logique de libéralisation du secteur énergétique et privilégier au plan européen la mise en place d’une politique énergétique au bénéfice des consommateurs.